Erigé sur une colline, l’hôtel dominait la ville. De ses balcons, équipés de larges baies, on pouvait s’amuser à dénombrer les clochers d’église et les coupoles qui se profilaient sur le ciel de la cité historique.

 Plus que d’un hôtel, il s’agissait à proprement parler d’un complexe hôtelier, conçu et géré à l’américaine, dont les multiples commodités ôtaient à ses hôtes l’envie de sortir de son périmètre. Du sous-sol au toit, plusieurs restaurants se disputaient la faveur de les gorger. Le grand hall circulaire était percé d’alvéoles qui abritaient autant de boutiques de luxe. Pour le repos ou la distraction des clients, la piscine, le tennis et le jardin exotique comptaient chacun de chauds partisans. Le soir et jusque fort avant dans la nuit, on dan- sait là-haut  »La Pergola » sur ces airs à la mode qui meurent généralement avec la saison.

 Une vie de coq-en-pâte, en somme, exempte de soucis comme d’à-coups pour ceux qui n’éprouvaient pas de difficultés à en régler l’addition rubis sur l’ongle.

Malheureusement pour lui, Bursa ne séjournait dans ces murs que sur note de frais et son rôle n’était pas de s’abreuver aux sources du plaisir, mais de faire semblant ! Nuance importante, capitale même, qui l’empêchait de s’abandonner à cette forme d’apathie qui découle de la fréquentation ordinaire du bien-être.

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